Erik N / Le Danseur. Partie 1. Vouloir danser dès l'enfance.
2. Erik, enfant, et le désir de danser.
Tout jeune, Erik Anderson a une telle passion pour la danse classique que ses parents, d'abord réticents, finissent pas accéder à sa demande. C'est sa mère, Claire, qui lui va lui trouver une première école de danse. Avant cela, son fils la surprendra beaucoup. Un documentaire sur Nijinsky serait peut être la cause de tout...
Il voulait danser. Il n'avait rien abandonné et cette fois, elle devait l'aider.
-De la danse classique ! Tu insistes encore !
-Je veux en faire. C'est sûr et certain, maman.
-A cause des émissions que nous voyons de temps en temps à la télévision ?
-Je crois. Il y avait une émission sur un danseur russe avant-hier. Il était célèbre avant la première guerre.
-Nijinsky ! Ah oui, tu as aimé ce documentaire. Tu en avais déjà vu un sur les Ballets russes d’ailleurs ! Mais ça n’explique pas pourquoi tu es si déterminé.
-Si. On peut dire que si.
-Mais tu apprends le piano !
-Aide-moi, maman !
Il avait huit ans. Il le dit aussi à son père qui ne se ferma pas tant que cela.
- C'est un choix très inattendu, mon fils !
Erik était un être déterminé. Quelquefois, malgré son âge, il n'était plus enfantin du tout. Claire était impressionnée mais perplexe. Des quatre enfants qu'elle avait, elle ne pouvait se plaindre. Tous prenaient l'école au sérieux et étaient mélomanes. Ils pourraient devenir musiciens, elle aimait cette idée ; pour le reste, ils avaient les passe-temps classiques des enfants de leur âge, le cinéma, la lecture, le patin à glace... Mais Erik se tournait vers la danse classique ! Pour la famille de Claire, il s'agissait d'une discipline à la fois drastique, impressionnante et magnifique. Beaucoup d'appelés, peu d'élus. Pour sa part, elle s'était estimée trop désobéissante pour aborder la danse sous cet aspect ou trop paresseuse. Le Lac des Cygnes et Giselle, c’était magnifique mais elle sentait le travail acharné derrière les images glacées ! Danser, pour elle, c’était penser que le rythme est partout. Danser, c'est être jeune et futile. A l'évidence, son jeune fils ne pensait pas comme elle.
Les semaines passant, ni Svend ni Claire ne répondirent pas à leur fils mais celui-ci qui semblait toujours dans son monde, finit par les interpeller :
-Vous décidez quoi ?
Il était d'une dureté surprenante.
Svend répondit :
-Personnellement, je ne suis pas tellement d'accord mais je ne m'opposerai pas à une première année de cours. Je crois qu’ainsi, tu testeras tes limites. Erik, ce sont les petites filles qui se ruent sur ce type de cours. Enfin, tu te feras ton opinion !
Erik se raidit. Plus malléable, il aurait cherché à remercier son père mais il ne le contra pas.
-Je sais cela ; mais ça ira bien !
-Et toi, maman, quel est ton avis ?
-Je pense que tu vas prendre des leçons. Tu as énoncé ton désir à maintes reprises et je n'ai pas vraiment réagi mais il le faut, là, je crois.
-Ta mère va chercher une école de danse.
Svend avait l'air contrarié mais Erik qui resta sans sourire s’en contenta.
Dans les temps qui accompagnèrent ses recherches, Claire trouva son fils aussi déterminé possible. Il l'encourageait à chercher et il la câlinait. Elle ne laissa rien au hasard. Elle lui expliqua qu'il devait être patient et il le fut.