ERIK N/ LE DANSEUR. LES REFERENCES. ERIK BRUHN.
S'il est une référence manifeste pour le personnage d'Erik Anderson, héros d'Erik.N / Le Danseur, Erik Bruhn est celle-la. Grand danseur des années cinquante et soixante, Erik Bruhn donne son prénom au personnage principal du roman. L'un et l'autre sont blonds et leur formation de danseur est la même. Tous deux sont nés à Copenhague et tous deux sont formés à l'école de Bournonville...
La brillance d'Erik Bruhn a été moins forte quand Rudolph Noureyev a conquis les scènes internationales. Leur liaison a été médiatisée, profitant plus à l'insolent jeune russe qu'au hiératique Danois. Et de fait, il n'est que de comparer la somme des écrits disponibles sur Noureyev avec ceux qui concernent Erik Bruhn pour s'apercevoir que par son panache et son irréductabilité, Noureyev a davantage marqué le grand public. Face à cette immense notoriété, celle d'Erik Bruhn est discrète...
Comme Bruhn, Erik commence la danse à l'âge de neuf ans mais il intégre plus tard le Ballet royal danois. Comme Bruhn, il est danseur puis chorégraphe et fait du cinéma. Bruhn tourne en 1952 un film de CHarles Vidor, "Hans Christian Andersen et la Danseuse". Il y a pour partenaire Zizi Jeanmaire. Erik Anderson, le héros du roman, tourne dans trois films, deux d'entre eux étant des fictions tandis que l'autre est un documentaire sur les grands danseurs du temps.
Comme Erik, Bruhn se tourne vers les Etats-unis. En 1949, il rejoint l'American Ballet Theatre. Il brille dans "Giselle" alors que l'Erik du livre va, plus tard, au New York city ballet où il est ovationné dans "Le Lac des cygnes". Beau d'une beauté un peu lointaine, Bruhn a une technique parfaite et beaucoup de charisme. Il en va de même pour Erik Anderson. Sa carrière est brillante des années durant. La tornade Noureyev ainsi que le passage du temps le rendent moins présent et accessible. Cependant, de 1967 à 1971, il est le directeur du Ballet royal suédois. En 1983, il dirige le Ballet Royal de Toronto, au Canada. Comme on le voit, le héros du livre devient lui-aussi chorégraphe et quand le roman se clôt, il est en passe de "prendre" Toronto...
Bruhn meurt en 1986, à cinquante-sept ans. La fin d'Erik est encore lointaine dans le roman.
Tous deux sont des nordiques à l'apparence un peu froide mais à la beauté réelle. Tous deux sont amoureux de leur art et vouent un culte à la danse classique.
Tous deux sont bisexuels et vivent profondèment leurs engagements. Enfin, tous deux sont de grands mélancoliques, la dépression les gagnant ostensiblement à des moments de grande fragilité. Entiers et déterminés, ils voient alors leur vigueur s'effriter...
Cette mélancolie n'est pas uniquement négative. Elle les rend encore plus amoureux de la danse, sorte de princesse lointaine dont ils suivent indéfiniment le sillage...