La Nuit de L'Envol. Partie 2. La faire sortir de toi...
A Albany où Niels est venu avec une amie, le danseur Niels Lindhardt fait la connaissance de Diane Webster, une femme peintre, et de son frère Daniel, qui écrit des romans. Ce dernier s'intéresse à Niels, persuadé qu'il est qu'une femme est entrée en lui et s'apprête à le dévorer...
Si Niels avait été plus maître de lui, il aurait remarqué que Webster le dévorait des yeux et affichait clairement le désir physique qu'il avait de lui mais il était tout à son affliction et paraissait plus démuni que jamais.
-Non, tu restes ici quelques temps car j'y séjourne et nous faisons le nécessaire....
-Mais comment...Comment est-elle entrée ?
-Tu ingères de la nourriture, tu entends des sons, tu respires...
-Par...
-Oui, les voies naturelles, encore qu'à mon avis, elle n'est pas entrée par là...
-Et par où ?
-Tu aimes faire l'amour, Niels. Ne te répands-tu pas dans le sexe d'une jeune femme quand l'envie t'en prend ? Et je ne parle pas de ce que tu fais avec un de tes amants...
Niels resta coi mais Webster poursuivit.
-Elle t'a ensemencé en quelque sorte et ne crois pas que ses buts aient été vils au départ. Elle voulait ton grandissement et ton triomphe, seulement elle-même est réduite à rien. C'est difficile pour elle, ce paradoxe...
Daniel s'était redressé et il tendait ses lèvres vers celles du jeune homme effondré. Celui-ci se laissant faire, il put l'embrasser longuement avant de l'aider à se déshabiller et quand Niels fut nu, lui-même retira ses vêtements.
-Qu'est-ce que vous faites ?
-Ce qui est à faire Niels...juste ce qui est à faire...
Même amaigri, le corps du danseur restait beau, la peau du torse notamment étant somptueuse. Daniel admira le bel ovale du visage, le nez droit et le bleu des yeux, passant outre la pâleur du teint et les cernes. Il fit s'allonger Niels et le couvrit de baisers puis, après l'avoir longuement préparé, il le pénétra. Quand il le fit, le danseur eut un tressaillement et parut avoir mal mais Webster, en amant passionné, refusa de se retirer de lui et lui fit longuement l'amour. Ce n'était que la première d'un grand nombre d'étreintes à venir. Au bout du compte, il le savait, cette pianiste avide lâcherait prise...
-Cela ne suffira pas, vois-tu ? Tu devras me suivre à New York. Je la ferai partir. J'ai ce qu'il faut pour ça. Et crois-moi, elle a affaire à quelqu'un de plus fort qu'elle, elle partira...
Il y avait de quoi être perplexe car c'était une discussion de fous mais Niels sentait qu'il n'avait pas le choix. Il s'était trompé. Alexia, qu'il avait cru dangereuse, était vulnérable et Irène, qu'il connaissait très mal, maléfique. Toutefois, il restait encore convaincu qu'il irait mieux et s'en tirerait. Aussi défia t'il Webster :
-Chez vous, ce serait pour longtemps...
-Oui.
-Ah vraiment ? Non, je ne pense pas...
-Tu ne penses pas ?
-Je sais, vous êtes déçu.
L'ombrageux Daniel eut un rire froid.