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Moi, je sais d'où souffle le vent. Ecrits sur la danse.
8 octobre 2024

La Nuit de L'Envol. Partie 3. Une maison d'accueil dans le sud.

 

Malade et amnésique, Irène est transférée dans une maison de repos du sud de la France.

A son réveil à l'hôpital, elle n'avait rien compris. Tout était blanc et calme. Elle avait ouvert les yeux et éprouvé une grande surprise. Niels lui demandait de l'aide. Ce n'était rien : il fallait le faire. Ce bel ange, ce Raphaël ! Les infirmières la découvrant une à une s'étaient mises à parler fort et à téléphoner, défaisant le dialogue qu'elle entretenait avec le danseur. La surprise était grande. Au bout de plusieurs années, il arrivait bien qu'un de ces patients plongés dans l'inconscience se réveille mais à priori, ce phénomène surprenait toujours. Irène fit donc l'objet de grands soins. Elle était en quelque sorte une miraculée. On lui fit subir de très nombreux examens, puis on la confia à sa sœur Catherine et à son fils, arrivé en hâte. Tous deux se chargèrent de trouver un hébergement pour elle. La solution se profila avec une amie de jeunesse qui vint la voir. Ayant suivi sa carrière, elle avait su sa maladie. Devenue médecin, elle s'intéressait depuis longtemps à ceux qui, comme Irène, connaissent un traumatisme qui les fait sortir de la vie tout en les y laissant. Tous, en revenant à la réalité, n'avaient pas les mêmes réactions mais en voyant Irène, elle comprit qu'une réadaptation à une vie à Paris serait impossible. Quand bien même elle retrouverait quelques repères, elle aurait peur de tout...

 Elle suggéra une maison d'accueil dans le sud de la France, près de Cotignac, dans le Var. Irène y mènerait une vie tranquille dans un cadre enchanteur. Il y a avait là du personnel médical certes mais la plupart étaient des religieuses qui avaient fait des études.

Cette proposition fit sursauter Catherine. A sa connaissance, sa sœur Irène n'avait jamais eu vraiment la foi et puis, le Var, c'était loin. Pierre, qui n'était pas sans conviction religieuse, trouvait l'idée tentante mais cette Marianne Sauveterre sortait de nulle part. Il n'avait jamais entendu parler d'elle et se méfiait. La Marianne en question avait prévu les attaques qu'elle recevait. Elle montra des photos où Irène et elle avaient dix puis douze ans, et jouaient au sortir de l'école. Jeunes adolescentes, elles étaient encore amies et, séparées par un grande distance puisque Marianne était partie dans le sud, elles s'étaient longtemps écrit. Sans rien ajouter de plus, elle laissa une brochure de l'institution qu'elle recommandait et plusieurs numéros de téléphone où la joindre.

Irène ayant paru heureuse en voyant des photos de Cotignac, on en conclut qu'elle souhaitait y aller. Pierre fit une visite rapide dans des lieux qui lui plurent et il y retrouva cette madame Sauveterre qui se montra très attentive. Après avis médicaux, Irène fut transférée dans cette belle institution varoise où d'emblée, elle fut paisible.

Elle se mit à lire et à marcher. Elle joua du piano et aida au jardin. Confusément, elle retrouva peu à peu des bribes de sa vie, se revit enfant à Paris puis jeune fille quand elle étudiait farouchement la musique. Elle renoua avec ses deux mariages, avec ses succès et ses insuccès passés et au fil du temps, elle put reconstituer son histoire. A quelques détails près cependant. Concernant Cannes, elle retrouva bien dans sa mémoire l'Académie Fontana rosa et l'appartement qu'elle occupait alors. Elle se remémora les six jeunes gens promis à un bel avenir de danseur, pour lesquels elle avait joué du piano pendant les cours mais concernant Anaïs et Niels, elle se souvint juste qu'elle les aimait plus que les autres. Dommage qu'elle les ait perdus de vue !

 

 

8 octobre 2024

La Nuit de L'Envol. Partie 3. Cotignac. Irène. Elle avait repéré Niels très jeune.

 

A Paris elle avait repris sa carrière puis était tombée malade. Une enterrée vivante, une vivante morte, voilà ce qu'elle avait été des années durant et c'était tout.

Martine Sauveterre qui cherchait toujours à savoir ce qui était vraiment arrivé à ses patients pour qu'ils perdent ainsi toute conscience, aurait sans doute repéré quelques indices utiles à une meilleure approche d'Irène si elle avait eu connaissance de deux romans américains traduits en français qui abordaient le thème de la possession démoniaque. Un jeune homme brillant mais vulnérable, une femme qui était aux abois et un homme prêt à contrer les forces de l'ombre, voilà qui aurait pu faire naître un sursaut chez Irène. Il lui était arrivé quelque chose de terrible que son amnésie occultait mais qui sait ? L'esprit humain est tortueux, elle finirait par parler...Cette ténacité finirait par porter ses fruits. Et ce serait le cas en effet quand, au terme d'un cheminement tortueux, Irène finirait par rendre limpide tout ce qui était confus...

Irène était depuis deux ans à Cotignac quand le visage de Niels Lindhardt s'imposa à elle. Il était tel qu'il était à dix-huit ans. Un beau visage adolescent aux yeux clairs et à l'expression décidée. Elle eut soudain l'intuition que ses relations avec le jeune homme ne s'étaient pas limitées à Cannes mais que l'un et l'autre étaient restés en contact pendant quelques années. Mais sous quelle forme et pendant combien de temps ?Les souvenirs d'Irène allant se précisant, elle se remémora des articles lus sur ce Niels Lindhardt devenu danseur à Londres. C'était une femme, un Danoise qui parlait dans un magazine. Elle avait repéré Niels très jeune et l'avait beaucoup aidé. Cette femme...Elle revoyait son visage...Oui, une belle blonde au visage un peu marqué par le temps. Le genre à tomber amoureuse d'un danseur très jeune et à...à...Le cœur d'Irène s'était mis à battre violemment. Amoureuse mais à sa manière elle l'avait été aussi de lui, peut-être pas comme cette femme car elle avait eu peu de relations avec lui mais tout de même...Oui, elle avait tenté de suivre sa carrière. Il avait essayé de la voir à Paris, laissant des messages sur son répondeur...Il était vraiment beau...Après Londres, il était parti à New York. Et là, il y avait quelque chose qu'elle n'avait pas supporté...Et elle avait, elle avait fait quelque chose...Mais quoi ? Tout s'embrouillait.

DC2

Elle poussait des cris, elle repoussait des chairs, elle lui faisait du mal, elle l'entendait geindre, se plaindre, tenter de comprendre...

Comprendre quoi ? Elle avait été très malade tandis qu'il dansait et se faisait applaudir...Sauf s'il y avait autre chose...Mais quoi ? Il lui fallut un peu de temps encore pour que tout revint. Boston, l'avion qui s'était écrasé. Elle s'était glissé dans son corps et avait reculé le temps. A l'aéroport, il guettait son vol pour New York. Oui, c'était cela ! Raphaël ! Niels ! Et la-bas, il y avait quelqu'un qui s'en prenait si volemment à lui...

 

16 avril 2023

La Nuit de L'Envol.

La Nuit de L'Envol.
FRANCE ELLE LA NUIT DE L'ENVOL Roman
16 avril 2023

La Nuit de L'Envol.

Ephémère, immortelle, versatile, la danse est le seul art qui, ne laissant aucun déchet sur la terre, hante certaines mémoires de souvenirs merveilleux. » Jean Babilée La Musique est l'aliment de l'amour Shakespeare
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