La Nuit de L'Envol. Partie 1. Paris. Irène et Monica. Tensions.
5. Deux femmes contraires.
Les troubles commencèrent lentement mais allèrent se confirmant. Irène quitta sans regret l'Académie Fontana rosa et récupéra près du Palais Royal à Paris un appartement de famille où elle reprit ses master classes tout en revenant à la musique. Dans le même immeuble, elle disposait d'un studio qu'elle avait fait aménager pour y jouer du piano. Depuis que sa carrière avait repris, elle était entourée. Ses amis musiciens de jadis venaient la voir. Ils sortaient souvent. Elle avait même une relation plus amicale qu'amoureuse avec un chef d'orchestre qui révéla paisible et compréhensif.
A Paris, Irène, pianiste déchue, rencontre Monica, la femme qui s'est beaucoup occupée du jeune danseur à Cannes. Celle-ci doute que l'intérêt d'Irène soit très pur...
il ne lui restait qu'Anaïs, la ballerine qui avait réalisé son rêve en se faisant engager à Monte Carlo et Niels. La première lui téléphonait de temps en temps et le second lui écrivait des lettres un peu folles.
Vous n'allez plus dans le sud de la France ? Vous n'avez pas rencontré Monica ! Je crois qu'elle va venir à Paris où elle a un peu de famille ! Rencontrez-la...
Irène le fit. A Montmartre, elles dînèrent ensemble :
-Niels ne ressemble à personne. Quand je l'ai récupéré, il n'allait pas bien mais il s'est adapté malgré tout. Une école comme ça, pour quelqu'un de son calibre, il y avait de quoi sourire, n'est-ce pas ! Mais il a tiré le meilleur...
Pas très grande, plutôt ronde, Monica avait un visage aux traits forts, une voix un peu gouailleuse et un parler franc qui désarçonnait la fière Irène.
-Vous l'admirez ? Il m'a dit qu'il pensait que vous étiez admirative. Ah c'est sûr, il fait de l'effet. Rien que ce physique si peu attendu! Il est beau Niels...Non, il n'est pas beau ?
-Ah si , si !
Irène s'efforça de rester maîtresse d'elle-même lors de ce dîner mais Monica la poussa dans ses retranchements. Cette école de danse, cette façon qu'elle avait eu d'observer les danseurs les plus prometteurs, ses regards sur Niels, si ardents...Pas la peine de nier ! Il le lui avait dit que ça le gênait d'être ainsi observé !
-Oh, enfin, il aura exagéré !
-Oh non !
-Oh si !
-Celle qu'il admirait vraiment c'était cette Monica Revel qui montait des spectacles si drôles dans de petits cabarets qu'on en parlait dans toute la région. Votre talent, il en parlait !