La Nuit de L'Envol. Partie 3. Vous êtes mort et je vous ai redonné vie.
A San Francisco, Niels reçut une lettre de France. Elle était signée Irène Diavelli.
Mon bien cher Raphaël
Mon bien cher Niels,
Il y a longtemps, je vous ai rencontré à Cannes où vous appreniez la danse. Je n'ai jamais cessé de penser à vous et ma vie est marquée par la vôtre, alors que ne nous sommes jamais retrouvées.
J'ai été une virtuose du piano avant de voir ma carrière fléchir. Elle a fini par renaître mais ce n'est pas la lassitude qui y a mis un nouveau terme, c'est la maladie. Je suis entrée dans une longue nuit et des années après, j'ai repris conscience.
Me pardonnerez vous d'avoir rêvé de vous, d'avoir voulu être vous ?
Comprendrez-vous qu'en vous je voulais être la musique quand vous étiez la danse ? Je n'ai rien contrôlé, croyez-moi.
Vous étiez retourné au Danemark et de là, vous êtes parti en Angleterre où vous avez dansé merveilleusement. Et puis, vous êtes monté dans un avion pour Boston et vous êtes mort avec tous les autres passagers quand votre long courrier s'est écrasé au sol...
Je ne voulais pas que votre vie se termine ainsi. En devenant vous, je l'ai fait autre, cette vie.Vous avez pris un autre avion qui, lui, est arrivé à bon port et vous avez pu travailler pour une des meilleures compagnies de danse de monde. Voyez comme vous avez brillé ! Je vous ai conduit vers bien des sommets, jeune danseur et vous l'avez eu, votre rêve américain ! Du moins partiellement car un jour, je suis sortie de vous. J'ai su alors que j'avais dû être blessante. Quelque chose me dit que tout va moins bien...
J'aimerais vous rejoindre de nouveau, ne serait-ce qu'en pensée, afin, qu'entre la terre et le ciel, vous soyez Envol. Et je ne doute pas que vous le soyez !
Croyez que rien ne peut vous atteindre si vous êtes à la fort et aérien et que ce désir que j'ai de vous rejoindre n'a rien d'égoïste. Je le fais déjà sans vous voir...Vous ne souffrirez jamais de rien avec moi..
Raphaël qui ne vouliez pas de votre prénom, qui est pourtant celui d'un ange...
Niels qui vouliez tant vous imposer.
Fermez vous à toute influence extérieure qui pourrait nuire à ce que vous êtes et écoutez en vous ce chant intérieur qui vous dit quoi faire.
Soyez libre. Ou plutôt, continuez de l'être.
Irène.