La Nuit de L'Envol. Partie 3. Californie. Niels et sa troupe.
Webster vient en Californie et découvre la petite troupe que Niels a montée. Ambiguités.
A Stanford, Daniel s'efforça de tenir son rang. Il y avait beaucoup d'écrivains dont certains avaient une carrière bien plus prestigieuses que la sienne. Il ne fallait pas s'en laisser compter et se tenir sur ses postions. Il le fit. On lui trouva un esprit brillant.
Au volant d'une vieille voiture rouge, Niels vint le chercher. Qu'il était changé ! Il avait désormais beaucoup d'assurance, celle qui est liée au bonheur.
-Alors tu danses ?
-Une petite compagnie. Tu nous verras demain. C'est bien !
-Ton petit ami ?
-La quarantaine. Il croit en nous. Il a raison, tu verras.
-Ne fait-il pas plus que croire en toi ?
-C'est quelqu'un de droit. Il mérite le respect.
-Et l'amour ?
-Ne commence pas, Daniel.
Niels ! Sa beauté s'était affirmée même si elle restait un peu lunaire. Il n'avait pas commis l'impair de la mettre en avant comme garantie de son succès mais au contraire, il la contrôlait, gardant ses distances et aimant le silence. On devait le respecter d'être ainsi et le juger fascinant...
Le lendemain, comme convenu, il les vit sur scène . Quatre danseurs. C'était plutôt bien. Niels avait dérivé vers la danse contemporaine mais il rayonnait. Aucun faux pas. Impossible de ne pas être admiratif. Impossible également de ne pas être sensible à l'admiration que les autres danseurs lui portaient. Daniel en fut conscient quand il dîna avec eux. De façon singulière, pourtant, Niels était seul...
-Et lui ?
-Pourquoi le rencontrer ?
-Tu peux donc rester avec moi dans ce logement que tu m'as trouvé à Nob hill. Non ?
-Elle est incroyable, cette maison, tu as vu. Hitchcock aurait pu la filmer dans Vertigo...Cette façade jaune et ces grandes fenêtres...On s'attend à voir paraître Kim Novack, tu ne trouves pas ?
-Niels...
-Rester tout le temps avec toi, non.
-Cette nuit, tu peux. Alors, tu le fais.